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Nuits de Champagne : Jean-François Rubin, un Président qui roule pour les stars

Publié le 17/10/2025
| mis à jour le 17/10/2025

Nuits de Champagne : Jean-François Rubin, un Président qui roule pour les stars

Ex-vétérinaire, grand voyageur et mélomane passionné, Jean-François Rubin a connu une vie aventureuse en Afghanistan puis au Cambodge. De retour en France, installé à Troyes, il voyage désormais beaucoup moins loin, mais avec pour passagers, dans l’habitacle feutré d’une berline, les stars des Nuits de Champagne. La prochaine édition, « nos âmes sœurs », se déroulera du 19 au 26 octobre, avec le soutien du Crédit Agricole de Champagne-Bourgogne, mécène co-fondateur.

jean françois rubin avec veronique sanson
Jean-François Rubin et Véronique Sanson aux Nuits de Champagne

De « vétérinaire sans frontières » à chauffeur bénévole

Troyen d’adoption et vétérinaire à la retraite, Jean-François Rubin a commencé comme chauffeur des Nuits – et souvent de nuit – sur l’édition Julien Clerc en 1999. « Cette année-là, il manquait quelqu’un pour aller à Paris chercher les décors du brésilien Chico Buarque. Et Julien Clerc, c’était son rêve d’avoir cet artiste rarissime en Europe pour ses Nuits à lui. »
Pour Jean-François, l’expérience est décisive. « Avant de commencer mes études de vétérinaire, j’ai hésité avec une toute autre carrière dans la musique. Alors, comment laisser passer cette opportunité qui arrivait un peu par hasard… Ensuite, je suis devenu deuxième chauffeur sur l’édition « Souchon – Cabrel » et enfin chauffeur attitré, en charge de l’invité vedette, sur l’édition Aznavour.»

Aznavour, inoubliable passager des Nuits de Champagne

Un Aznavour inoubliable, un peu bourru, malicieux et follement talentueux : « Il est arrivé de mauvaise humeur parce que son chauffeur avait raté la sortie d’autoroute, mais après, ça s’est bien passé. Mon plus grand souvenir avec lui, c’est la répétition du grand choral. Il écoute, il démarre au bon moment, il fait une interprétation inhabituelle, mais qui collait bien avec le chœur. Il recommence à la demande du chef de chœur et délivre autre chose, et le soir, en spectacle il propose encore une autre version. A chaque fois, la magie opère. Il a raconté plus tard qu’il avait ressenti une émotion intense, et que l’expérience du grand choral, des centaines de choristes qui réinterprètent sa musique, c’est incroyablement puissant. »

Aznavour occupe une place de choix dans les souvenirs de Jean-François.  « Un jour, je passe le prendre à l’hôtel, il était entouré de son équipe, il me demande : Comment allez-vous ? je réponds sobrement : Bien merci, et il enchaine : Eh bien moi aussi, puisque vous ne me le demandez pas ! J’étais un peu estomaqué. Le lendemain, je m’empresse de lui renvoyer la politesse : Comment allez-vous Monsieur Aznavour ? Il me répond : Je ne me suis pas posé la question ! Déstabilisant… » se souvient Jean-François dans un sourire.  Il a tout de même eu la satisfaction d’apprendre que sa présence rassurait l’artiste…

De chauffeur bénévole à Président du festival…

Depuis, Jean-François n’a manqué aucune édition du festival mais il a, en quelque sorte, pris du galon. Longtemps membre du Conseil d’administration, il est devenu président il y a trois ans. « Je n’avais pas prévu de m’investir autant, mais des bouleversements se profilaient dans l’équipe et l’arrivée de Mickael Sherrer, le nouveau directeur général, annonçait l’évolution de l’association, avec un rôle plus important aux côtés de l’équipe. »

Une nouvelle aventure démarre, plus sédentaire, après tant d’années passées à sillonner le monde pour Vétérinaires sans frontières en Afghanistan, au Pakistan, au Cambodge et plus généralement en Asie du Sud-Est. « Mon épouse était chez Médecins du monde et nous avons construit notre vie de famille en grande partie à l’étranger.  Mon rôle dans ce métier, c’était de sauvegarder la ressource protéique alimentaire des populations locales. De faire en sorte que l’élevage puisse nourrir les gens en luttant contre la mortalité des volailles, des moutons, etc. »

nuits de champagne 2025
Michel Jonasz à la conférence de presse des Nuits de Champagne 2025

Changement de vie radical et aventure culturelle inédite

Parmi ses plus grands souvenirs, les paysages d’Afghanistan où les sommets culminent à plus de 7000 m. « J’ai encore des amis là-bas. Il y a une tradition d’hospitalité afghane très touchante. Quand j’arrivais dans un village, les gens se rassemblaient pour m’accueillir et puisaient dans leurs réserves de vivres pour plusieurs mois. Impossible de refuser leur hospitalité sans les offenser. C’est une période extraordinaire de ma vie. »

Finalement, à l’arrivée de leur troisième enfant, Jean-François et son épouse décident de rentrer en France. Ils quittent le Cambodge et posent leurs valises à Troyes. « Pour le soleil… , explique-t-il sans sourciller. On était de passage et, finalement, on est restés. J’ai bien failli repartir, mais les aléas géopolitiques ont fait échouer mes projets à l’étranger. » Et ouverts la voie à un autre genre d’aventure, culturelle celle-là, au service d’un festival qui contribue au rayonnement culturel local depuis plus de 35 ans. Le grand écart entre une vie de travailleur expatrié au bout du monde et ce festival « cosy », bien installé au cœur des automnes troyens entre stars et bulles.

Retour à la musique, une passion délaissée

« La musique m’a rattrapé. Cette porte que j’avais laissée entrebâillée c’est finalement présentée de nouveau sur mon chemin. J’avais passé avec succès le concours d’ingénieur du son à l’ENS Louis Lumière à Paris. J’aime la musique, la musique classique, toutes les musiques. Et les Nuits, c’est une façon d’explorer enfin cette voie que j’avais délaissée à l’époque pour devenir véto. Il n’est jamais trop tard finalement ».

« Aujourd’hui, poursuit Jean-François, j’écoute beaucoup de concerts, je suis éclectique dans mes goûts : jazz, philharmonie, symphonies des grands romantiques, Brahms, Beethoven, Schubert… mais pas Mozart. Côté musique contemporaine, j’aime Dire Strait, Supertramp, U2, Police, AC/DC, Oasis, The Corrs, The Cranberries… mais j’avoue que sur la musique actuelle, je suis un peu largué. Je suis également un grand fan de l’émission Taratata et j’ai assisté à plusieurs enregistrements. »

Chauffeur, le job le plus enviable des Nuits de Champagne

Chauffeur des stars depuis pas loin de 30 ans, Jean-François reste discret sur les confidences de ses passagers de marque. Les trajets sont parfois longs, à la faveur de quelques aller-retours entre Troyes et Paris. «Quand ils découvrent mon passé de vétérinaire, psychiatre comportementaliste ou zoopsychiatre, ils me parlent de leurs animaux. Il y a beaucoup de chats chez les artistes. Véronique Sanson, par exemple, vit avec plusieurs félins. Maxime Le Forestier a des chevaux. Une forme de complicité s’installe autour de ces conversations, même si je suis quelqu’un de plutôt discret. Aujourd’hui, par exemple, je connais bien Bernard Lavilliers et j’ai une relation de confiance avec Louis Chedid, pour n’en citer que quelques-uns.»

Pour certains, porter simultanément les deux casquettes de Chauffeur et de Président des Nuits de champagne « ça coince ! Question de standing», s’amuse Jean-François. Mais on sent bien que, pour lui, c’est l’idéal. «Chauffeur, c’est la place la plus enviée du festival, c’est un privilège. Et président, c’est contribuer à l’avenir de ce festival exceptionnel. Cet engagement résume ce que j’ai toujours fait. Je ne me suis jamais levé pour aller travailler. J’ai suivi mes passions. »

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