
Dijon Céréales et Mistral : une coopérative soudée pour nourrir son territoire
Dijon Céréales et la Biscuiterie Mistral illustrent un modèle économique profondément ancré dans son territoire, où la coopération façonne l’avenir. Grâce à elle, la plupart des ingrédients des madeleines Mistral viennent des environs de Dijon.
Quand produits locaux riment avec production locale
« La territorialité est cruciale pour la résilience », souligne Didier Lenoir, président de la coopérative. Avec une présence historique en Bourgogne-Franche-Comté, ces deux structures incarnent une approche systémique où chaque acteur, de l’agriculteur au consommateur, participe à un cycle vertueux. L’intégration de Mistral par Dijon Céréales en 2023 marque une volonté claire : « Nous voulions renforcer les liens entre production agricole et consommation locale, en privilégiant circuits courts et le sourcing régional », explique Didier Lenoir, président de la coopérative (3 800 agriculteurs membres). Farine de blé, bien-sûr, mais aussi œuf, beurre… la plupart des ingrédients des madeleines produites viennent des environs.
Cette approche s’inscrit dans une longue tradition d’adaptation aux changements en Bourgogne. Région située dans une zone intermédiaire, les variations climatiques sont inscrites dans l’ADN du territoire. Face aux défis climatiques et économiques, la coopérative a su évoluer, repensant ses approvisionnements et ses modèles de production. Nous Autrement, la marque portée par Dijon Céréales, incarne cette dynamique : garantir aux consommateurs des produits issus du territoire, tout en assurant une juste rémunération aux producteurs. « C’est une marque qui raconte une histoire, celle de nos agriculteurs et de leur savoir-faire », explique Laura Halupka, directrice adjointe de Mistral. « On crée de la valeur pour tout le monde : agriculteurs, artisans et consommateurs », ajoute Didier Lenoir.
Un engagement à l’échelle du département
L’engagement de Dijon Céréales pour un modèle agricole plus résilient s’exprime par bien d’autres aspects. La coopérative a également investi quelque 100 millions d’euros pour créer un méthaniseur géant, installé sur 12 hectares et fonctionnant à partir des cultures intermédiaires (Chia, trèfle, seigle, cameline…) et des déchets de triage des silos. C’est le plus gros projet de ce genre en France à ce jour. Il est approvisionné par pas moins de 150 agriculteurs du département de la Côte-d’Or, qui représentent 65 à 70 % de la collecte de grains du département. « C’est une opportunité pour nos adhérents : ils valorisent leurs terres tout en participant à la transition énergétique », explique Didier Lenoir.
Cette unité de méthanisation permet non seulement de produire du biogaz injecté dans le réseau (alimentant en énergie 15 % de la Côte-d’Or et 25 % de Dijon Métropole). Elle fournit aussi depuis cette année un digestat utilisé comme fertilisant naturel, réduisant ainsi la dépendance aux engrais chimiques. Une boucle vertueuse qui illustre parfaitement la vision systémique de la coopérative : produire, transformer et valoriser au sein d’un même territoire.










