
Le train à vapeur de l’Ouche, sur les rails de l’histoire
Chaque dimanche, au cœur de la Côte-d’Or, un pan du patrimoine ferroviaire français reprend vie dans un nuage de vapeur et le vrombissement d’une chaudière, c’est le train de la vallée de l’Ouche.
Un patrimoine vivant
Chaque dimanche, au cœur de la Côte-d’Or, un pan du patrimoine ferroviaire français reprend vie dans un nuage de vapeur et le vrombissement d’une chaudière. Si vous l’entendez, c’est que l’une des locomotives de l’association du Chemin de Fer de la Vallée de l’Ouche (CFVO), association fondée en 1978, est partie de Bligny-sur-Ouche, embarquant avec elle des touristes pour un voyage dans le temps.
« Notre association fait revivre une ancienne voie de chemin de fer de 7 km », explique Pierre Bouvier, conducteur du train et membre actif de l’association. La portion est une voie restaurée de l’ancienne ligne Épinac – Pont d’Ouche, abandonnée depuis les années 1930. Située entre Bligny-sur-Ouche et Pont-d’Ouche, elle servait autrefois à transporter du charbon extrait du bassin minier d’Épinac. Aujourd’hui, le voyage est tout autre : familles, passionnés de mécanique ancienne et curieux embarquent dans des wagons d’époque tirés par une locomotive à vapeur, pour une immersion dans un passé industriel aujourd’hui disparu.

Des locomotives classées
Le CFVO est aujourd’hui l’un des rares chemins de fer touristiques à vapeur de Bourgogne encore en activité. Il fonctionne grâce à une quarantaine de bénévoles, qui assurent aussi bien l’entretien des machines que l’accueil des visiteurs. Le trajet, long d’environ 45 minutes aller-retour, traverse prairies, bois et villages typiques, le long du canal de Bourgogne, dans un cadre bucolique qui attire chaque année plusieurs milliers de visiteurs.
Pour cela, l’association dispose de plusieurs locomotives, dont un 030 T Couillet, classée aux monuments historiques. Construite en 1910, c’est la n°1586 de la Société anonyme des usines métallurgiques du Hainaut à Couillet. « Nous avons aussi une locomotive de 1946 qui a été construite par Decauville, une usine de région parisienne. Cette locomotive avait été prévue pour l’armée allemande d’occupation, mais n’a jamais été livrée et était restée dans les locaux de l’usine, avant d’être revendue à des forges dans la région de Saint-Etienne. Elle a ensuite été récupérée par les fondateurs de notre association », raconte Pierre Bouvier.
Un patrimoine à entretenir
Mais maintenir en état de marche de telles machines est un défi constant. La chaudière de la locomotive, essentielle pour produire la vapeur, nécessitait une remise à neuf. « Malheureusement, la chaudière était très abîmée. Nous avons pu trouver une entreprise capable de faire les réparations, mais le devis de 30 000 euros était beaucoup trop pour notre association.»
Grâce à un élan de solidarité, la restauration a pu être engagée. Une campagne de financement participatif a permis de réunir une partie de la somme nécessaire, avec le soutien de la communauté de communes de Pouilly-Bligny et d’institutions patrimoniales. « Nous avons fait appel à la fondation Agir du Crédit Agricole de Champagne-Bourgogne et à la Fondation du Patrimoine, pour nous aider à la restaurer et pouvoir continuer à faire rêver les petits et les grands. »
Outre les trajets réguliers, le CFVO organise chaque année des événements thématiques comme le “Train du Père Noël” ou des journées portes ouvertes. Ce chemin de fer à voie étroite est bien plus qu’un simple vestige : c’est un projet vivant, porté par des bénévoles passionnés, et un témoignage du riche passé industriel de la vallée de l’Ouche.









